L'effet accordéon – Cha’Perchée – Blog mode à Strasbourg

Parfois, je me sens grande, très grande même. J’avance à grands pas, je construits mon Univers à vitesse grand V, mais je me rétracte et me fais toute petite, tout aussi rapidement. Comme un accordéon que l’on tend pour le gonfler d’air, puis que l’on replie sur lui-même pour en faire sortir l’air sous forme de mélodie.

Moi, j’appelle ça l’effet accordéon: le fait de se décourager aussi vite que l’on s’est motivé, le fait de se sentir nullissime alors que la veille, l’impression que tout nous souriait était présente.

Nous avons beau nous construire tout l’empire que l’on a toujours souhaité, l’insatisfaction sera toujours là, quelque part au fond de nous. Dès que l’on aura fait un pas, ou plusieurs d’ailleurs, quelque chose va venir freiner notre élan, quelque chose ou quelqu’un.

J‘ai remarqué, depuis que j’ai ouvert ce blog, que je m’étais fait beaucoup d’ennemis. Il apparaîtrait que lorsque tu écris sur un tel support, tu es obligé d’accéder à la demande des gens, sinon tu passes pour la pétasse de service. J’ai récemment refusé de rédiger un article pour faire la promo d’une vidéo, parce que je n’avais pas le temps, parce que j’en avais pas l’envie. Comme je suis un peu débile, j’ai du mal à dire non directement, je déteste blesser les gens et les envoyer bouler cash. J’ai beau avoir une grande gueule, en face de certaines situations, je ne suis qu’une lavette impuissante. N’empêche que j’ai bien refusé ce projet d’article, car pour commencer, quand t’as un blog, on te contacte par mail de cette façon:

« Cool ton blog, tu m’écris un article »?
« Je vends des slips, tu m’écris un article pour en faire la promo? »
« Oublie pas mon article hein » (alors que t’as juste rien promis)
« Je fais des robes pour femme à base de vieilles chemises d’homme, j’te propose de faire un article gratuitement, sans contrepartie pour toi, on est ok? »

Ce que je vous écris ici n’est qu’un petit florilège des demandes que je peux régulièrement voir passer dans mes mails. Pas de bonjour, pas de s’il te plait, pas de formule de politesse quelconque, apparemment, je suis juste ici pour écrire des trucs qui ne m’interèssent pas du tout, gratuitement (car c’est le scandale si je demande une contrepartie qui n’est même pas financière).

Le fait que j’ose refuser ce genre de demandes est, il semblerait, très mal vécu par ces dites personnes. Aujourd’hui, ceux à qui j’ai refusé de rédiger un truc:

Ne me parlent pas ou plus
M’envoient des réponses comme « Ah j’avais oublié que les blogueuses mode étaient des princesses » – Ah ouais c’est vrai, parce que a te trouerai le cul peut être de me dire bonjour? Donc, je suis une princesse (caca).

Bref, voici encore ici une liste non exhaustive des comportements humains auxquels j’ai pu avoir à faire. Cet article traite donc d’accordéon, ou plutôt de l’effet accordéon qui fait que l’on a tendance à se décourager et à vider tout l’air, donc l’espoir, qui pouvait nous remplir jusqu’à l’explosion de bonheur. Je tenais à écrire ça aujourd’hui car je vois passer pas mal de posts sur des plateformes comme Hellocoton par exemple, des posts d’autres blogueuses par exemple, qui souhaitent arrêter d’écrire car il y’a trop de temps passé pour trop peu de résultats. Car il y’a des personnes, je me compte parmi elle d’ailleurs, qui ont des petites envies, ou des grands rêves, et qui, du fait d’une difficulté passagère, veulent tout abandonner. Je tiens à dire à toutes ces personnes qu’il en va de même pour moi, mais pas que pour le blog, pour tout en général, comme si la vie n’était qu’une perpétuelle compétition, ce qui n’est pas censé être le cas.

Je me suis rendu compte récemment que j’étais devenue une vraie poufiasse obsédée par son blog, envieuse devant la réussite des autres, explosant mon budget pour avoir toujours quelque chose à montrer ici. Maintenant, je pense m’appliquer l’effet accordéon, faire quelques pas en arrière, mais juste pour moi, et parce que je le souhaite. Je crois que je prends les mauvaises orientations depuis le début et que je ne réfléchis même plus à ce qui est important pour moi, ou pour les autres. Pour réussir à tous prix, j’ai mis pas mal de choses entre parenthèses, mais que voulez-vous, je ne suis qu’un genre de mouton qui attend avec impatience que midi arrive pour voir si Hellocoton va mettre mon dernier article à la Une. Ouais, c’est moche, mais une fois ce constat fait, j’peux vous dire qu’on se sent bien con, et qu’on commence à écrire, mais pour les bonnes raisons cette fois.